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Longueur de l'arme: |
1307 mm |
Longueur
de l'arme avec baïonnette: |
1825 mm |
Longueur du canon: |
800 mm |
Longueur de la ligne de mire: |
/ |
Hauteur: |
/ |
Poids à vide: |
4,180 kg |
Poids chargé: |
4,415 kg |
Poids chargé
avec baïonnette: |
4,890 kg |
Contenance du magasin: |
8 cartouches (+1 dans l'auget
et 1 en chambre: capacité totale possible = 10 cartouches) |
Calibre: |
8 mm |
Munition: |
8x50R |
Cartouches utilisées: |
mle1886
M (balle à bout arrondi en plomb chemisé de maillechort,
charge de 2,75 g de poudre BF) |
mle
1886 D (balle de 12,8 g à bout pointu en laiton, charge
de 3 g de poudre BN3FD) |
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mle
1932 N (balle à bout pointu en plomb chemisé de
cupro-nickel,charge de 3 g de poudre BPa 0,3) |
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mle 1886 D à
balle perforante P (balle de 9,6 g en laiton et noyau d'acier, charge
de 3,2 g de poudre BFP1) |
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mle 1886 D à
balle traçante T (balle de 11,2 g en laiton et composition
tracante, charge de 3 g de poudre BFP1) |
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mle 1886 D à
balle sectionnée (balle de 9,6 g en laiton et noyau d'acier,
charge de 3,2 g de poudre BFP1) |
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mle 1886 D à
balle fraisée (balle de 12,3 g en laiton, charge de 3,2 g de
poudre BFP1) |
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mle 1886 D sans balle
pour grenade VB d'exercice (charge de 3 g de poudre US et 0,6 g de
poudre noire) |
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mle 1897 à
blanc (balle en papier-paille, charge de 1,3 g de poudre EF) |
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mle 1905 à
blanc (balle en bois, charge de 1,3 g de poudre EF) |
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mle 1886 inerte
de manipulation (en bois tourné avec fausse ogive et culot en
laiton) |
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mle 1886 inerte de
manipulation (étui en laiton nickelé, perçé
d'un trou et balle soudée) |
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Rayures: |
4 à gauche au pas
de 240 mm |
Vitesse initiale (Vo): |
632 m/s avec cartouche
mle 1886 M |
701 m/s avec cartouche mle 1886 D |
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840 m/s avec cartouche
mle 1886 D à balle perforante P |
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750 m/s avec cartouche
mle 1886 D à balle traçante T |
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651 m/s avec cartouche
mle 1886 D à balle sectionnée |
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711 m/s avec cartouche
mle 1886 D à balle fraisée |
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690
m/s avec cartouche mle 1932 N |
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Energie initiale (Eo): |
306 kg/m avec cartouche mle 1886
D |
Vitesse pratique de tir: |
8 à 10 coups/min |
Portée pratique: |
250 m (hausse de combat ou but en
blanc) |
Portée utile maxi: |
2000 m |
Pénétration: |
/ |
Perforation: |
/ |
Classification: |
arme individuelle d'épaule,
non automatique |
Subdivision: |
fusil d'infanterie |
Utilisation: |
tir aux distances moyennes
à longues |
Canon: |
rayé, chambre pour étui
tronconique à bourellet |
Système moteur: |
action directe du tireur |
Système de fermeture: |
culasse calée à
verrou fixe |
Alimentation: |
manuelle, magasin intégré
tubulaire |
Système de détente: |
simple par détente-gâchette,
détente à double bossette |
Système de percussion: |
percussion rectiligne, armé
culasse fermée |
Extraction: |
extracteur à action normale,
lame ressort à griffe |
Ejection: |
fixe projetant, porté par
la boîte de culasse |
Sécurités: |
au verrouillage par la rampe hélicoïdale
de la culasse |
Sûretés: |
aucune (position de sûreté:
chambre vide, une cartouche dans l'auget) |
Appareils de pointage: |
hausse à gradins et curseur
(400-800 m) et planchette (850-2000 m) pour balle M |
hausse
à gradins et curseur (400-800 m) et planchette (850-2400
m) pour balle D |
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guidon rectangulaire sur embase |
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Accessoires à la puissance
de feu: |
tromblon VB (lance-grenade) |
Baïonnette: |
épée-baïonnette
modèle 1886 et dérivés |
Marquages: |
sur la boîte de culasse
(fabricant et modèle, calibre) |
sur le canon (matricule, année
de fabrication) |
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Finition: |
entièrement bronzé
sauf la culasse, le pontet, le battant de crosse et la plaque de
couche |
Fabricants: |
Manufacture d'armes de Châtellerault
|
Manufacture d'armes de St-Etienne |
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Manufacture d'armes de Tulle |
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Manufacture
d'armes de Paris à St-Denis (firme privée)
uniquement pour pièces |
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Exemplaires fabriqués: |
3 500 000 environ de 1886 à
1918 |
Période d'utilisation: |
de 1886 à 1960 |
Versions et dérivés: |
fusil signaleur |
fusil modèle
1886 M93 de tireur d'élite |
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mousqueton modèle
1886 M93 M27 (non adopté) |
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mousqueton modèle 1886 M93 R35 |
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Classification: |
1° catégorie |
En 1885 l'arrivée du général
Boulanger à la direction du ministère de la guerre
ne va pas passer inaperçue, loin s'en faut. A peine en place
cet officier impose son point de vue de façon radical, prônant
une politique revancharde à l'égard de l'Allemagne.
Ainsi il exige que le nouveau fusil d'infanterie destiné
à équiper l'ensemble des troupes soit près dès
le 1° mai, ne laissant donc que cinq mois à nos ingénieurs
d'armement pour y arriver. Depuis 1883 une commission d'armement planchait sur le remplacant du fusil Gras 1874, les travaux étaient bien avancés, le fusil mle 1885, lui même dérivé du Fusil Kropatschek de marine Mle 1878 (via le mle 1884) était en bonne place mais l'invention de la poudre sans fumée par l'ingénieur Paul Vieille en 1886 bouleversa ces plans. Les fusils mle 1884 et 1885 utilisaient encore la cartouche de 11 mm du fusil Gras à poudre noire avec tous les inconvénients liés à ce type de poudre (encrassement important, épais nuages de fumée et calibre important). La nouvelle poudre révolutionnera l'ensemble de l'armement et aura des répercussions dans le monde entier, désormais le tir n'occasionne plus les désastreux nuages de fumée révélateurs de la position des troupes, de même la trajectoire des projectiles est plus tendue ce qui améliore la précision et enfin elle permet une réduction notable du calibre ce qui permettra au combattant d'emporter plus de cartouches pour un même volume. Devant l'urgence les autorités militaires décident d'adapter le fusil 1885 déjà bien au point. Une nouvelle cartouche est crée en prenant pour base le culot de la cartouche du Gras et une balle au calibre de 8 mm, bien évidemment cette cartouche est chargée avec la poudre sans fumée de l'ingénieur Vieille. Cette cartouche fait faire un bond en avant considérable à notre armement mais l'adaptation du fusil 1885 à magasin tubulaire sera en définitive plus un mal qu'un bien, on s'en apercevra bien trop tard lorsque l'Allemagne innovera en adoptant le Mauser G98 et son magasin à pile imbriqué. Afin de permettre la réalisation des très nombreux fusils nécessaire à l'équipement de nos armées il sera procédé à l'achat de machines-outils performantes, notamment aux Etats-Unis. Les premiers prototypes sont fabriqués par la Manufacture d'armes de Châtellerault puis la production en série est lancée. Après une campagne d'essais en corps de troupe le nouveau fusil est adopté le 22 avril 1887 sous l'appellation de fusil modèle 1886 et il reçoit le nom de l'officier commandant les expérimentations au camp de Châlons, le colonel Lebel. Nos trois manufactures d'Etat sont mises à contribution et la cadence atteint bientôt le rythme effrené de cinq fusils à la minute, permettant de réaliser l'objectif du général Boulanger dans les temps... La finition du Lebel est parfaite, il est fiable et robuste et sa ligne est, qui plus est, magnifique. Innovation à l'époque toutes les pièces sont interchangeables facilitant par la même l'entretien et la logistique. En 1893 il est apporté quelques améliorations: adjonction d'un tampon-masque sur la tête de culasse, modification du pied de hausse et du bouchon de culasse. Ces modifications entrainent un changement dans l'appellation de l'arme qui devient le fusil modèle 1886 M 93. Les modifications suivantes n'amèneront pas de changement d'appellation, la première, en 1898, faisait suite à l'adoption de la balle 1886 D qui remplaca la balle 1886 M, à cet occasion la planchette de hausse est changée, la deuxième, en 1932 faisait suite à l'adoption de la cartouche 1932 N, la chambre et le ressort de percuteur sont modifiés et un N est gravé sur le tonnerre. Les premiers faits d'armes du Lebel seront obtenus en outre-mer, en Afrique noire lors des campagnes de colonisation et de pacification , en Chine lors de la révolte des Boxers (55 jours de Pékin) puis au Maroc. A l'entrée en guerre en 1914 l'ensemble de nos armées en est équipé et le Lebel remplace le Gras en première ligne. Il est de tous les combats mais ses défauts sont mis au jour, longueur importante, magasin peu pratique à approvisionner et propension à ingérer les impuretés du champs de bataille. Son remplacant est mise en service progressivement car l'énorme stock de départ est loin d'être épuisé mais à partir de 1917 les recrues des nouvelles classes sont équipés du Berthier 07-15. La fabrication du Lebel s'arrette avec la fin de la guerre mais sa carrière continue et on le retrouve encore pendant la deuxième guerre mondiale aux mains des unités de réserve principalement, les troupes d'actives étant équipés du 07-15 ou du fusil modèle 16. Il est néanmoins gardé un Lebel dans chaque 1/2 groupe de combat aux mains du tireur VB, le Lebel étant plus résistant au fort recul de ce lance grenade que les autres fusils. Les allemands se servent des exemplaires saisis dans nos arsenaux pour équiper leurs troupes de seconde ligne telles celles du mur de l'Atlantique mais il est plus là pour pallier le manque d'armes que pour une défense efficace. Ses derniers faits d'armes en 1945 le seront avec les FFI puis il retounera dans les dépôts. Il équipera encore certaines troupes supplétives en Algérie et en Indochine lorsque le manque d'armes obligera à "racler les fonds de tiroirs" mais ce sera là son champ du cygne au combat et sa carrière se terminera aux mains de nos aviateurs et marins essentiellement pour l'instruction et la garde et ce jusque dans les années soixante. |
Le "Lebel" comprend cinq parties: l'ensemble
canon-boîte de culasse, la culasse, le pontet, le bois
et les garnitures.![]() L'ensemble canon-boîte de culasse est composé du canon sur lequel vient se visser à sa partie postérieur la boîte de culasse. Le canon porte les organes de visée et le tenon de baïonnette, la hausse est du type à gradins et curseur et le guidon est fixe.
La boîte de culasse est entaillée d'une saignée permettant le passage de la culasse mobile.
La boîte de culasse
comporte sur son côté gauche l'éjecteur constitué
d'une vis traversant la boîte de culasse et faisant saillie à
l'intérieur:
Le mécanisme d'alimentation est contenu à la fois dans le pontet et le fût et comprend un dispositif d'auget basculant et un tube d'alimentation.
Lorsque le levier de manoeuvre est vers l'avant (schéma ci-dessous), le butoir d'auget est en permanence en position basse et l'auget est bloqué en position haute, la culasse n'actionne pas le mécanisme d'alimentation. Ce dispositif est utilisé avant un assaut par exemple, le tireur gardait en réserve les cartouches contenues dans le fût et introduisait les cartouches manuellement dans la chambre. Lorsque l'assaut commencait le tireur basculait le levier de manoeuvre vers l'arrière et pouvait donc utiliser "rapidement" les huit cartouches de son magasin.
Lorsque le levier de manoeuvre est vers l'arrière
(schéma ci-dessous), le butoir d'auget est mobile
(culasse fermée = position basse, culasse ouverte =
position haute), l'auget n'est plus bloqué, la culasse
peut dès lors actionner le mécanisme d'alimentation.
Le bois est en deux pièces, la crosse et le fût: ![]()
Les garnitures sont constituées des fixations du canon au bois, du battant de crosse et de la plaque de couche:
Le côté gauche de la boîte de culasse comporte le marquage du fabricant et celui du modèle:
Le tonnerre comporte sur sa partie gauche le marquage du numéro matricule précédé d'une lettre de série (lettre A, B ou C pour Châtellerault, lettre F, G, H, K, L, M, N, P ou Q pour St-Etienne et lettre R, S ou T pour Tulle)et sur sa partie droite le marquage de l'année de fabrication:
Autres marquages du numéro matricule:
La crosse comporte sur sa face droite un macaron où est inscrit à froid le mois et l'année de fabrication ainsi que l'initiale de la manufacture
La plupart des pièces comportent différents poinçons de réception, en général une lettre, parfois couronnée, entourée d'un cercle.
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Le soldat était autorisé à
démonter son arme partiellement. L'entretien courant
consistait à nettoyer le canon avec la baguette de
nettoyage et à déposer et nettoyer la culasse.
Lors des nettoyages plus poussés il pouvait démonter
la culasse et le pontet et déposer le fût. Démontage pour nettoyage sommaire: dépose de la culasse:
![]() Démontage pour nettoyage complet: Il consiste en trois phases:
![]() dépose de l'ensemble pontet-magasin:
3° phase: dépose du fût:
Démontage complet:
Uniquement fait par l'armurier du corps qui seul disposait de l'outillage nécessaire, il consiste en trois phases:
dépose de la crosse:
2° phase: dépose des autres éléments de l'arme:
démontage de l'ensemble pontet-magasin:
démontage complet (hormis la culasse...) Dans le sens inverse du démontage en n'oubliant pas les coups de bon fonctionnement pour s'assurer de la réussite du remontage... NOTA: une analyse très détaillée du démontage du Lebel est disponible ici: ou sinon par la page accueil cliquer sur "l'association" puis "études et articles" et enfin "démontage du fusil Lebel" ( ;-) Olivier!) |
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![]() tromblon VB en place, une grenade est introduite: (NB: l'alidade de visée n'est pas montée) |
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