Fiche technique:


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LES ARMES

 
INDEX GENERAL

 
LEXIQUE


(Si un terme vous pose problème, l'index général et le lexique sont à votre disposition)



Le fusil de 8 mm modèle 07-15:


 
07-15 du 1° type (levier coudé):


07-15 du 2° type (levier droit):


I) Renseignements numériques:

Longueur de l'arme:
1306 mm
Longueur de l'arme avec baïonnette:
1825 mm
Longueur du canon:
803 mm
Longueur de la ligne de mire:
/
Hauteur:
 /
Poids à vide:
3,810 kg
Poids chargé:
3,905 kg
Poids chargé avec baïonnette:
4,355 kg
Contenance du magasin:
 3 cartouches
Calibre:
8 mm
Munition:
8x50R
Cartouches utilisées:
idem Lebel
Rayures:
4 à gauche au pas de 240 mm
Vitesse initiale (Vo):
 701 m/s avec cartouche mle 1886 D
Energie initiale (Eo):
306 kg/m
Vitesse pratique de tir:
15 à 20 coups/min
Portée pratique:
250 m (hausse de combat ou but en blanc)
Portée utile maxi:
2000 m
Pénétration:
/
Perforation:
/

II) Caractéristiques générales:

Classification:
arme individuelle d'épaule, non automatique
Subdivision:
fusil d'infanterie
Utilisation:
tir aux distances moyennes à longues
Canon:
rayé, chambre pour étui bouteille à bourellet
Système moteur:
action directe du tireur
Système de fermeture:
culasse calée à verrou fixe
Alimentation:
manuelle, magasin intégré type Mannlicher
Système de détente:
simple par détente-gâchette
Système de percussion:
percussion rectiligne
Extraction:
extracteur à action normale, lame ressort à griffe
Ejection:
fixe projetant, porté par la boîte de culasse
Sécurités:
au verrouillage par la rampe hélicoïdale de la culasse
Sûretés:
/
Appareils de pointage:
hausse à gradins et curseur (400-800 m) et planchette (850-2300 m) pour balle D

guidon rectangulaire sur embase
Accessoires à la puissance de feu:
tromblon VB (lance-grenade)
Baïonnette:
épée-baïonnette modèle 1886-15
Marquages:
sur la boîte de culasse (fabricant et modèle, calibre)

sur le canon (matricule, année de fabrication)
Finition:
entièrement bronzé sauf la culasse et la plaque de couche
Fabricants:
Manufacture d'armes de Tulle

Manufacture d'armes de Châtellerault

Manufacture d'armes de St-Etienne

Delaunay Belleville (firme civile-France)

Continsouza (firme civile-France)

Remington (firme civile-USA)-9400 exemplaires environ

plus de nombreuses firmes fournissant des pièces détachées
Exemplaires fabriqués:
?
Période d'utilisation:
de 1916 à 1960 environ
Versions et dérivés:
fusil  modèle 1916

fusil  modèle 1907-15 M34
Classification:
1° catégorie

III) Historique:

Suite au succès rencontré par le système Berthier dans les tranchées, en particulier grâce au mousqueton d'artillerie mle 1892, et au défauts inhérents du fusil Lebel, il est décidé dès les premiers mois de la grande guerre de stopper la fabrication de ce dernier. Le stock énorme de Lebel  est suffisant pour équiper l'ensemble de nos armées et cela laisse du temps pour lui trouver un remplacant. Cela est fait dès 1915 par l'adoption du fusil de 8 mm modèle 07-15.
En fait d'arme nouvelle, il s'agit  plutôt d'un léger remaniement d'une arme déjà existante ayant fait ses preuve outre-mer, en l'occurence le fusil mle 1907 de tirailleur sénégalais qui reçoit un nouvel embouchoir, les organes de visée du Lebel et son épée-baïonnette. Dans un premier temps le 07-15 garde le levier d'armement coudé du mle 1907 puis à partir de novembre 1915 il reçoit un levier droit comme le Lebel.
Le "nouveau" fusil innove par rapport à son glorieux aîné par sa rapidité d'approvisionnement, son magasin de type Mannlicher, commun à toutes les armes du système Berthier, est garni d'un seul geste alors que celui du Lebel nécessite plus de temps. De plus le centre de gravité ne bouge pas alors que celui du Lebel se déplace au fur et à mesure que le magasin se vide. Il est également plus léger (- 300 grammes à vide et - 500 grammes chargé, environ) ce qui est loin d'être négligeable quand on sait ce que transportait un poilu de l'époque.
La fabrication en grande série est lancée fin février 1915, elle atteint 600 exemplaires/jour 9 mois plus tard grâce en particulier à l'achat de machines-outils performantes aux USA. Les pertes énormes en matériel obligèrent à faire appel à l'industrie privée afin de fournir des armes mais aussi des pièces détachées, heureusement le Lebel était toujours fidèle au poste et cela suffit à assurer la transition en douceur. Celle-ci interviendra progressivement à partir de 1917, le stock de 07-15 étant alors suffisant pour équiper les nouvelles classes arrivant au front mais aussi les contingents étrangers (russe et américain entre autres...)
La principale faiblesse du 07-15 est sa faible capacité de chargeur (3 coups alors que le Lebel en a 8 voire 10...), aussi est-il procédé à une modification du magasin au début de 1916 qui fait passer ce dernier de 3 à 5 coups. Le "nouveau" fusil prend l'appellation de fusil de 8 mm Mle 1916 lorsqu'il est fabriqué neuf et de 07-15 M16 lorsqu'il provient de la modification d'un 07-15. La modification n'empêche pas l'utilisation des clips à 3 coups, simplifiant par là-même les problèmes de logistique.
En 1932, comme toutes les armes en service, le mle 07-15 subira la modification consécutive à l'adoption de la cartouche mle 1932 N, le tonnerre est alors frappé d'un N et la chambre réalésée.
Dans la période de l'entre-deux guerres le 07-15 se verra offrir une cure de rajeunissement par le passage au calibre 7,5 mm. Ce 07-15 M34 équipera les troupes de forteresses mais, fabriqué à moins de 50 000 exemplaires, ne pourra pas eclipsé son aîné.
A la déclaration de guerre, le 3 septembre 1939, le 07-15 et le fusil mle 1916 équipent la majorité de notre infanterie, les autres branches de nos armées se partageant les mousquetons d'artillerie et le Lebel. Les combats de Juin 1940 verront la fin de sa carrière en première ligne, par la suite l'occupant raflera les stocks de nos arsenaux et s'en servira à l'instar du Lebel pour équiper ses troupes de seconde ligne.
Le 07-15 ressortira des dépôts pour servir à l'instruction à la fin de la guerre puis équipera certaines troupes supplétives en Indochine et en Algérie avant de laisser sa place comme ses aînés.

IV) Fonctionnement et constitution:

Le "07-15" comprend cinq parties: l'ensemble canon-boîte de culasse, la culasse, le pontet, le bois et les garnitures.

 

L'ensemble canon-boîte de culasse est composé du canon sur lequel vient se visser à sa partie postérieur la boîte de culasse.

   


Le canon porte les organes de visée et le tenon de baïonnette, la hausse est du type à gradins et curseur et le guidon est fixe.

 

   
     
 
hausse sur position 250 m:
(hausse de combat)
hausse sur position 400 m:

hausse sur position 850 m:

 
  

hausse sur position 1950 m:
graduations hausse:




guidon:


 
 
tenons de baïonnette:
baïonnette montée:


La boîte de culasse est entaillée d'une saignée permettant le passage de la culasse mobile.

    
      
culasse fermée:
culasse ouverte:


La boîte de culasse comporte un éjecteur fixe situé sur le passage de la culasse:

   
éjecteur faisant saillie dans la boîte de culasse:


La culasse comprend trois parties principales "visibles", le chien, le corps de culasse et la tête de culasse auquelles viennent s'ajouter le percuteur, son ressort, le bouchon de culasse et la vis d'assemblage (voir démontage sommaire):





La mécanisme d'alimentation est contenu dans le pontet, c'est un magasin de type Mannlicher:



 
 
arrêtoir de clip:
fenêtre d'éjection pour le clip vide:


Le bois est en une seule pièce:



Les garnitures sont constituées des fixations du canon au bois, du battant de crosse et de la plaque de couche:

     
 
grenadière:

embouchoir:

   
 
plaque de couche:
battant de crosse:


Le côté gauche de la boîte de culasse comporte le marquage du fabricant et celui du modèle:

    
  
marquages de la
Manufacture d'armes de Tulle:

marquages de la
Manufacture d'armes de Châtellerault:



marquages de la
Manufacture d'armes de St-Etienne:

marquages de la
firme civile Delaunay Belleville:



marquages de la
firme civile Continsouza:
marquages de la
firme civile Remington:
   

Le tonnerre comporte sur sa partie gauche le marquage du numéro matricule précédé d'une lettre de série (lettre A, B ou C pour Châtellerault, lettre F, G, H, K, L, M, N, P ou Q pour St-Etienne et lettre R, S ou T pour Tulle) et sur sa partie droite le marquage de l'année de fabrication:

 
marquage du numéro matricule:

  
  
marquage de l'année de fabrication
(Manufacture d'armes de Tulle)

marquage de l'année de fabrication
(Manufacture d'armes de Châtellerault)



marquage de l'année de fabrication
(Manufacture d'armes de St-Etienne)

marquage de l'année de fabrication
( Etablissements Delaunay Belleville, firme civile)



marquage de l'année de fabrication
(firme civile ?)

 

Autres marquages du numéro matricule:

      
      
n° sur pontet:

n° sur la culasse:

 
 
n° sur crosse:
n° sur fût:

La plupart des pièces comportent différents poinçons de réception, en général  une lettre, parfois couronnée, entourée d'un cercle.

  
poinçons N sur le tonnerre indiquant la modification consécutive à l'adoption de la cartouche mle 1932 N:


La crosse comporte un macaron avec des marquages particuliers (initiales de la manufacture, mois et année de fabrication...):


ici: fabrication d'avril 1916

V) Démontage-remontage:

Démontage pour nettoyage sommaire:

Le soldat n'était autorisé à démonter son arme sur le terrain que sommairement. L'entretien courant consistait donc à nettoyer le canon avec la baguette de nettoyage et à déposer et nettoyer la culasse.

dépose de la culasse:
  • ouvrir la culasse,
  • dévisser la vis située sur la culasse et la déposer.
  • faire pivoter la tête de culasse vers la droite,
  • sortir la culasse par l'arrière.
  
 

Démontage pour nettoyage complet:

Le démontage complet devait être assuré au cantonnement pour limiter les pertes de pièces.
Il consiste en quatre phases:
  • dépose de la culasse comme pour un démontage sommaire,
  • dépose de l'ensemble pontet-magasin,
  • séparation de l'ensemble canon-boîte de culasse du bois,
  • démontage de la culasse.
1° phase:
dépose de la culasse: voir démontage sommaire
2° phase:

dépose de l'ensemble pontet-magasin:
  • dévisser les vis de pontet (la 1° située sous le pontet à l'arrière, la 2° située sur la partie supérieure droite de la boîte de culasse) et les déposer, séparer le pontet du bois.
 
 
3° phase:

séparation de l'ensemble canon-boîte de culasse du bois:
  • chasser la lame-arrêtoir de son logement sur l'embouchoir et déposer ce dernier,
  • chasser la lame-arrêtoir de grenadière et déposer cette dernière,
  • dévisser la vis de queue de culasse et la déposer,
  • séparer l'ensemble canon-boîte de culasse du bois.
 

4° phase:
démontage de la culasse:
  • appuyer verticalement la pointe du percuteur sur une surface "tendre" (bois d'une table par exemple),
  • descendre le chien au contact du corps de culasse de façon à libérer le bouchon de percuteur,
  • faire coulisser latéralement le bouchon de percuteur et le séparer du percuteur,
  • laisser le ressort de percuteur se décomprimer,
  • séparer le chien, le percuteur et le ressort  de percuteur du corps de culasse.

Démontage complet:
Le démontage complet devait être assuré par l'armurier du corps qui seul disposait de l'outillage nécessaire.
Il consiste en deux phases:
  • dépose des autres éléments de l'arme,
  • démontage du pontet-magasin.

1° phase:
dépose des autres éléments de l'arme:
  • dévisser les vis de la plaque de couche et les déposer, séparer la plaque de couche du bois,
  • dévisser les vis du battant de crosse et les déposer, séparer le battant de crosse du bois,


2° phase:
démontage de l'ensemble pontet-magasin:
  • dévisser la vis de ressort de détente et la déposer,
  • dévisser la vis de détente et la déposer, séparer la détente et son ressort de l'ensemble pontet-magasin...


Remontage complet:

Dans le sens inverse du démontage en n'oubliant pas les coups de bon fonctionnement pour s'assurer de la réussite du remontage...


VI) Accessoires:

  • 1 bretelle en cuir,



  • 1 porte-baïonnette,


porte-baïonnette en cuir noir
porte-baïonnette en cuir fauve:

  • 1 baïonnette (épée-baïonnette Mle 1886-15),

 
 

 

fourreau:
épée-baïonnette Mle 1886-15:


  • 1 tiers de baguette,


  • 1 ficelle de nettoyage,
 
 
ficelle simple des débuts:
lavoir à ficelle type entre-deux guerres:

  • 1 tournevis d'arme modèle 1922 (les encoches servant à effacer les ressorts de grenadière et d'embouchoir),
 
 

  • 1 nécessaire d'arme modèle 1874,


  • 1 boîte à graisse,


vue des deux compartiments fermés:
vue des deux compartiments ouverts,
l'un contenait de la graisse d'arme
l'autre un mélange de graisse et de brique anglaise pilée
utilisé contre les tâches de rouille.
 
  • 1 brosse d'armes,

  • 1 guide technique,

instruction du 1° juillet 1918-édition 1919

  • 1 couvre-culasse en tôle (uniquement distribué en temps de guerre),
 
 
 
couvre-culasse déposé:

couvre-culasse monté,
culasse fermée:
couvre-culasse monté,
culasse ouverte:

  • 1 bretelle de suspension Mle 1892-14,

 
modèle en cuir noir
avec bouclerie en laiton:
modèle en cuir fauve
avec bouclerie en acier peint:
  • 2 à 3 cartouchières,
 
 

modèle 1888 en cuir noir:


modèle 1916 en cuir fauve:


mle 1935-37
(porté avec l'équipement mle 1935)
ici une cartouchière gauche

  • 1 tromblon VB par groupe de combat (avec un manchon pour permettre le montage sur le canon plus mince que celui du Lebel). L'utilisation du tromblon VB sur les Berthiers est exceptionnel car ce rôle est "dévolu" en général au Lebel qui est plus résistant pour cet usage.
 
 
tromblon VB, dessin technique:
grenade VB:
(490 g de fonte, chargé à 60 g d'explosif)


appareil de pointage  Mle 1917
(alidade de visée pour le tir au tromblon VB)
NB: ici monté sur un fusil mle 1916




VII) Divers:

  •  exemple de brelage équipé:
 

  • système de visée déporté d'instruction au tir (utilisé à l'instruction, il se monte sur le fusil pour permettre à l'instructeur de contrôler la bonne prise de visée par la recrue sans que celle-ci soit obligée de quitter la ligne de mire),



  • appareil de visée amovible (utilisé pour les tirs de nuit ou par faible luminosité, il se monte sur les organes de visée et comprend deux pastilles radio-luminescentes pour le cran de mire et une pour le guidon),