Fiche technique:


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LES ARMES

 
INDEX GENERAL

 
LEXIQUE

(Si un terme vous pose problème, l'index général et le lexique sont à votre disposition)



Le pistolet de 17,1 mm d'officier modèle 1833:


       

     

I) Renseignements numériques:

Longueur de l'arme:
363 mm
Longueur du canon:
198 mm
Longueur de la ligne de mire:
228 mm
Hauteur:
177 mm
Poids à vide:
0,910 kg
Poids chargé:
0,937 kg
Contenance du magasin:
/ (mono coup chargement par le canon)
Calibre:
17,1 mm
Munition:
balle ronde en plomb de 17,1 mm (poids: 25,60 g), charge de poudre: 1 g
Rayures:
48 de type cheveux, tournant à droite au pas de 540 mm
Vitesse initiale (Vo):
/
Energie initiale (Eo):
/
Vitesse pratique de tir:
2 à 3 coups/min
Portée pratique:
5 à 10 m environ
Portée maxi:
/
Pénétration:
/
Perforation:
/

II) Caractéristiques générales:

Classification:
arme de poing
Subdivision:
pistolet
Utilisation:
combat rapproché
Canon:
rayé, chargement par la bouche
Système moteur:
/
Système de fermeture:
culasse vissée à demeure sur le canon
Alimentation:
manuelle
Système de détente:
simple par détente et gâchette
Système de percussion:
percussion circulaire, platine extérieure
Extraction:
/
Ejection:
/
Sécurités:
/
Sûretés:
par cran de demi-armé
Appareils de pointage:
cran de mire et guidon fixes
Accessoires à la puissance de feu:
/
Marquages:
sur la platine (fabricant)
Finition:
canon bleui, garnitures jaspées
Fabricants:
Manufacture Royale de Maubeuge

Manufacture Royale de Chatellerault
Exemplaires fabriqués:
inconnus
Période d'utilisation:
de 1833 à 1874
Versions et dérivés:
pistolet d'officier modèle 1833 du deuxième type
Classification:
8° catégorie

III) Historique:

Alors qu'au début du XIXème siècle les armes à silex vivent leurs dernières années, une avancée technologique majeure pour l'époque, la mise de feu par capsule appelée également mise de feu à percussion commence petit à petit à s'implanter. La première arme à en bénéficier est le pistolet modèle 1822, devenu le modèle 1822T lorsqu'il est transformé à percussion. Le pistolet modèle 1822T équipait la troupe, les officiers devant se fournir à leurs frais dans le civil. En 1833 ils eurent néanmoins la possibilité d'acquérir une arme réglementaire fabriquée tout spécialement pour eux, le pistolet d'officier modèle 1833. Afin de satisfaire le niveau d'exigence des utilisateurs les manufactures royales inclurent des raffinements qui peuvent paraître superflus sur une arme de guerre telles que des rayures "cheveux", un bouchon de calotte, une dosette à poudre, un repose-doigt ou des organes de visée mais la mode à l'époque était le tir de précision et c'est en calquant leur modèle réglementaire sur le nec plus ultra des armes de l'époque, les pistolets de duel, que les manufactures royales purent proposer une arme sortant de l'ordinaire.
Le pistolet modèle 1833 innove car c'est le premier pistolet construit dès le départ avec une platine à percussion. De plus le mode de construction de cette platine rompt avec les habitudes. En effet, son concepteur, Charles Louis Duport, marquis de Pontcharra bouleverse les traditions en placant le grand ressort en arrière du chien et non plus en avant. Sa platine adopte donc une forme très particulière, reconnaissable entre toutes, qui permet aux pistolets une plus grande compacité. Cette platine va se généraliser et elle prendra le nom de son inventeur puisqu'on l'appellera désormais platine "à la Pontcharra" ou encore platine "en arrière".
L'âme du canon comporte 48 rayures dites "en cheveux" ce sont des rayures très fines destinés à améliorer la précision, encore un gadget tiré des armes de duel.
La fabrication est soignée, le canon en particulier est fait en acier à ruban ce qui lui confère un "look" luxueux. La crosse en noyer finement quadrillé est très pentée, à la mode des pistolets de l'Empire, là aussi l'aspect prime sur la fonctionnalité car cette forte pente fragilise l'arme. Il est vrai néanmoins que ce pistolet n'est pas destiné à effectuer de nombreux tirs. Le pistolet d'officier modèle 1833 sera modifié vers 1840 et c'est sous cette forme qu'il finira sa carrière. Il sera remplacé officiellement par le revolver modèle 1874. Dans les faits les officiers pouvaient s'équiper de l'arme de leur choix donc dès 1858 ils achetèrent dans le civil l'un des excellents revolvers à broche de monsieur Lefaucheux et les pistolets modèle 1833 restèrent la plupart du temps en magasin ou dans leurs luxueux écrins.

IV) Fonctionnement et constitution:

Comme la plupart des armes de poing de l'époque il comprend quatre parties: l'ensemble canon-culasse, la platine, le bois, les garnitures.
 
L'ensemble canon-culasse est composé du canon sur lequel vient se visser à sa partie postérieur la culasse:

     

   
   
gros plan de la bouche:
(NB: remarquez le léger tromblon)
gros plan de la bouche et des 48 rayures en cheveux:
(NB: les traces jaunes sont les restes d'un vernis de protection récent)
 
 
gros plan de la queue de culasse:


gros plan de la cheminée:
(NB: on aperçoit juste devant la cheminée
la jonction entre la culasse et le canon)




gros plan du cran de mire:
gros plan du guidon:


gros plan du logement de la clavette de fixation du canon dans le bois:
gros plan de la clavette de fixation du canon en place:


clavette de fixation du canon dans le bois en position verrouillage:
clavette de fixation du canon dans le bois en position sortie
permettant la dépose du canon:


emplacement de l'arrière du canon:
emplacement de l'avant du canon:


La platine se fixe dans le bois au moyen d'une seule vis traversant le dit-bois et contrairement à l'usage se vissant dans la contre-platine.

 
 
 
platine côté droit:
contre-platine côté gauche:
gros plan du chien:
   
 
emplacement de la platine:
(les trous visibles sont respectivement, de gauche à droite, la butée de crochetage de l'arrière de la platine, le passage de la queue de gâchette et celui de la vis avant de platine).

Le chien peut prendre trois positions:

 
 
 
 
 
 
chien à l'abattu:




chien au demi-armé:
(NB: par rapport à la position à l'abattu il ne semble pas y avoir de différence quand on regarde les deux photographies mais la course du chien est, il est vrai, très courte au demi-armé)
chien à l'armé:





Le bois est en une seule pièce, il est entaillé dans sa partie inférieure d'un logement pour la baguette de nettoyage:

  

Les garnitures, en fer, sont constituées de l'embouchoir, du pontet et de la calotte de crosse:



embouchoir:
vue de la baguette en place:


 
 
pontet équipé d'un repose doigt, à l'image des pistolets de duel de l'époque:
(NB: cet appendice est anachronique sachant que l'arme principale du cavalier est son sabre et que ses pistolets de fonte n'étaient utilisés qu'en tout dernier ressort, pour se dégager d'un encerclement par exemple. Le cavalier tirait donc au juger et le plus près possible, la notion de tir de précision n'avait pas lieu d'être et les "gadgets" des armes de duel comme les repose-doigt, rayures cheveux et organes de visée étaient bien superflus.)
pontet vue de dessous:










 
 
fleur de lys très simplifiée gravée sur le pontet:
emplacement du pontet:



calotte de crosse avec son anneau de dragonne:
(point particulier, lorsque l'on veut dévisser le bouchon de calotte il faut enfoncer l'anneau)










bouchon de calotte de crosse déposée, la pièce de droite est une dosette. Pour s'en servir il faut d'abord déposer le bouchon de calotte, récupérer la dosette, la visser sur la baguette, la remplir d'un gramme de poudre, la maintenir verticalement de façon à ce que la poudre ne tombe pas, venir coiffer la dosette par le pistolet (que l'on présente donc canon vers le bas) jusqu'à ce que la dosette soit complètement introduite dans le canon, retourner le pistolet de façon à ce que la poudre tombe dans la chambre...très pratique et inadapté au combat bien sûr.
Les bords de la dosette sont bisautés de façon à ne pas abimer les rayures.
emplacement de la calotte de crosse, avec bien visible le logement de la dosette, ce logement accueille aussi une cheminée de rechanges et à priori aussi des amorces:










La queue de culasse ne comporte pas le marquage du modèle contrairement aux autres armes réglementaires:

  

Le côté extérieur de la platine comporte le marquage du fabricant:
 
 
 
marquages manufacture
Royale de Maubeuge:
marquages manufacture
Royale de Chatellerault


marquages manufacture
Impériale de Chatellerault




V) Démontage-remontage:

Démontage pour nettoyage sommaire:

Le soldat ne disposant pas d'outils adéquats n'était pas autorisé, à priori, à démonter son arme même sommairement. L'entretien courant  consistait donc à nettoyer le canon avec la baguette de nettoyage et à nettoyer la tête du chien et le bassinet des résidus de poudre. L'orifice de la lumière devait être également surveillé car sujet à encrassement.
   
Démontage complet:

Le démontage complet devait être assuré par l'armurier de la compagnie ou du régiment car lui seul possédait l'outillage spécialisé.
Il consiste en deux phases:
  • dépose de la platine, séparation de l'ensemble canon-culasse du bois, dépose des autres éléments, démontage du pontet.
  • démontage de la platine.
1° phase:
dépose de la platine:
  • déposer la baguette,
  • dévisser la vis de contre platine et la déposer,
  • déposer la platine,
 

Séparation de l'ensemble canon-culasse du bois et dépose des autres éléments de l'arme:
  • déposer l'embouchoir,
  • dévisser la vis inférieure de pontet et la déposer, séparer le pontet du bois,
  • déposer la vis de queue de culasse,
  • séparer le canon du bois,
  • dévisser les deux vis de la calotte et les déposer, séparer la calotte du bois.
  
démontage du pontet:
  • séparer l'écusson (ou pièce de détente) du pontet,
  • dévisser la vis de détente et la déposer, séparer la détente de l'écusson.
   

Fin de la 1° phase:

     

2° phase:

démontage de la platine:
  • amener le chien à l'abattu,
  • détendre le grand ressort et le déposer,
  • dévisser la vis de fixation du chien et la déposer, séparer le chien du corps de platine,
  • dévisser les vis de la bride de noix et les déposer, déposer la bride de noix, 
  • déposer la noix,
  • séparer la chaînette de la noix,
  • déposer la gâchette.



Remontage complet:

Dans le sens inverse du démontage en n'oubliant pas les coups de bon fonctionnement pour s'assurer de la réussite du remontage...

VI) Accessoires:

  • 1 baguette de nettoyage fixée à demeure sur l'arme,

   

  
   
tête de baguette (la bague en laiton a pour utilité de ne pas abimer les rayures lors du chargement):


filetage de baguette:

 
accessoires se montant au bout de la baguette:
(en haut un tire-balle et en dessous la dosette)


  • 2 fontes de cavalerie (sur la selle):

 
 
fonte gauche:
fonte droite:
 


VII) Divers: