Fiche technique:


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LES ARMES

 
INDEX GENERAL

 
LEXIQUE


(Si un terme vous pose problème, l'index général et le lexique sont à votre disposition)



Le mousqueton d'artillerie de 8 mm modèle 1916:


  


I) Renseignements numériques:

Longueur de l'arme:
945 mm
Longueur de l'arme avec baïonnette:
1345 mm
Longueur du canon:
450 mm
Longueur de la ligne de mire:
352 mm
Hauteur:
 /
Poids à vide:
 3,250 kg
Poids chargée:
3,405 kg
Poids chargée avec baïonnette:
3,830 kg
Contenance du magasin:
 5 cartouches mais le clip à 3 cartouches peut être utilisé
Calibre:
8 mm
Munition:
8x50R
Cartouches utilisées:
idem Lebel
Rayures:
4 à gauche au pas de 240 mm
Vitesse initiale (Vo):
 637 m/s avec la balle D
Energie initiale (Eo):
 225 kg/m
Vitesse pratique de tir:
20 à 25 coups/min
Portée pratique:
  200 m (hausse de combat ou but en blanc)
Portée utile maxi:
 2000 m
Pénétration:
50 cm de terre et 40 cm de sapin à 400 m avec la balle D
Perforation:
1 mm de plaque d'acier chromé à 400 m avec la balle D

II) Caractéristiques générales:

Classification:
arme individuelle d'épaule, non automatique
Subdivision:
mousqueton d'artillerie
Utilisation:
tir aux distances moyennes à longues
Canon:
rayé, chambre pour étui bouteille à bourrelet
Système moteur:
action directe du tireur
Système de fermeture:
culasse calée à verrou fixe
Alimentation:
manuelle, magasin intégré à pile unique type Mannlicher
Système de détente:
simple par détente-gâchette
Système de percussion:
percussion rectiligne
Extraction:
extracteur à action normale, lame ressort à griffe
Ejection:
fixe projetant, porté par la boîte de culasse
Sécurités:
au verrouillage par la rampe hélicoïdale de la culasse
Sûretés:
/
Appareils de pointage:
hausse d'origine pour balle M: à curseur sur rampe (200-1000 m) et planchette (1200-2000 m)

hausse mle 1898 pour balle D: à curseur sur rampe (200-1000 m) et planchette (1200-2400 m)

guidon rectangulaire sur embase
Accessoires à la puissance de feu:
/
Baïonnette:
sabre-baïonnette modèle 1892 et dérivés
Marquages:
sur la boîte de culasse (fabricant et modèle)

sur le canon (matricule, année de fabrication)
Finition:
entièrement bronzé sauf la culasse et la plaque de couche
Fabricants:
Manufacture d'armes de Châtellerault

Manufacture d'armes de St-Etienne

Manufacture d'armes de Tulle

 Continsouza à Paris (entreprise civile)

Delaunay Belleville (entreprise civile)
Exemplaires fabriqués:
?  de 1916 à ?
Période d'utilisation:
de 1916 à 1985 environ
Versions et dérivés:
mousqueton d'artillerie Mle 1916 de théorie
Classification:
1° catégorie

III) Historique:

En mars 1916 le fusil 07/15 est modifié afin d'augmenter la capacité de son magasin. Le "nouveau" fusil prend l'appellation de fusil Mle 07/15 M16 lorsque l'on modifie un 07/15 "ancien" et de fusil Mle 1916 lorsque l'arme est neuve.
Cette modification va être appliquée vers la fin de la même année au mousqueton Mle 1892 et là aussi l'appellation sera Mle 1892 M16 lorsque l'on modifie un Mle 1892 "ancien" et de mousqueton Mle 1916 lorsque l'arme est neuve.
La modification porte sur l'augmentation de la capacité du magasin qui passe passe de 3 à 5 cartouches. Un carter de protection en tôle est rajouté sous la boîte de culasse, le galet de roulement du mécanisme est transformé, la plaque de couche en acier est remplacée par une autre en tôle, le battant de crosse est remplacé par une barette sur le côté gauche de la crosse et un garde-main est rajouté. De plus le clip en lui-même est nouveau (voir photos plus bas).
Les 1° dotation n'arriveront dans les corps de troupe qu'en 1917 et donc le mousqueton le plus courant à cette époque restera le Mle 1892.
Par la suite le mousqueton Mle 1916 subira quelques modifications, en particulier en 1920 lorsque le cran de mire en V est remplacé par un cran de mire trapézoïdal, en 1927 lorsque la baguette de nettoyage est supprimée et son logement obturé par une pièce de bois, et à partir de 1932 par le réalésage de la chambre et le renforcement du ressort de percuteur suite à l'adoption de la balle N.
Le mousqueton Mle 1916 équipera la majorité de nos armées en compagnie de son grand frère le fusil Mle 1916 et de son aîné le 07/15. Il était l'arme de dotation des artilleurs, cavaliers, personnels du Génie, mitrailleurs, chasseurs alpins et équipera aussi la Marine. La défaite puis le reéquipement en armes US de l'après guerre amènera son retrait, d'autant plus que des armes francaises plus modernes (MAS 36, FSA 49...) faisaient également leur entrée en scène. Il subsistera encore en Indochine et en Algérie puis équipera la gendarmerie et les douanes. Il continuera un temps sa carrière au sein des CRS et des établissements pénitenciaires puis sera remplacé par l'AMD 5,56 entre autres.

IV) Fonctionnement et constitution:

Le "mousqueton 1916" comprend cinq parties: l'ensemble canon-boîte de culasse, la culasse, le pontet-magasin, le bois et les garnitures.



L'ensemble canon-boîte de culasse est composé du canon sur lequel vient se visser à sa partie postérieur la boîte de culasse:

    


Le canon porte les organes de visée et le tenon de baïonnette, la hausse est du type à rampe et curseur et le guidon est fixe.


   

    
hausse rabattue:
(ici sur cran 200 m)
hausse relevée:
(ici sur cran 2400 m)
guidon:



La boîte de culasse comporte un tenon de recul à sa partie inférieure arrière:



vue gauche:
vue droite:

La boîte de culasseest entaillée d'une saignée permettant le passage de la culasse mobile.

   
     
culasse fermée:
culasse ouverte:

La boîte de culasse comporte un éjecteur fixe situé sur le passage de la culasse:

 
éjecteur faisant saillie dans la boîte de culasse:


La culasse comprend trois parties principales "visibles", le chien, le corps de culasse et la tête de culasse auquelles viennent s'ajouter le percuteur, son ressort, le bouchon de culasse et la vis d'assemblage (voir démontage sommaire):

 


culasse dont le chien est d'origine:
(deux crans: un de demi-armé et un d'armé)
probablement une culasse
de mousqueton 1892 réutilisée.
culasse dont le chien a été modifié après 1902:
(suppression du cran de demi-armé)


gros plan de la cuvette de tir
en haut l'extracteur,
en bas le passage pour l'éjecteur:


Le pontet-magasin contient le mécanisme de détente-gâchette, l'arrêtoir de chargeur et le magasin proprement dit:
Lorsque le clip est plein ou partiellement vide, l'action sur l'arrêtoir de chargeur (culasse ouverte...) fait s'éjecter le clip par le haut sous l'action du ressort d'élévateur.
Lorsque le clip est vide, l'action sur l'arrêtoir de chargeur fait s'éjecter le clip par gravité par le bas.

  

dessin en coupe:
Sur les cinq cartouches contenues dans le clip avant le tir, deux ont déjà été tirées et leurs étuis éjectés, la troisième cartouche est en cours d'introduction, il en reste deux dans le clip.




couvercle ouvert:
par cette ouverture le clip vide est abandonné
couvercle fermé:



clip 5 coups:
(ici du 1° type)
clip 5 coups:
(ici du 2° type)


chargement d'un clip du 1° type:
éjection du clip vide:

différences entre le pontet-magasin du mousqueton mle 1892 et celui du mousqueton mle 1916:



 
en haut pontet-magasin du mle 1916
en bas pontet-magasin du mle 1892

en haut pontet-magasin du mle 1916
(le carter en tôle a été déposé)
en bas pontet-magasin du mle 1892
en haut pontet-magasin du mle 1916
(le carter en tôle a été déposé)
en bas pontet-magasin du mle 1892

Le bois est en deux pièces, la crosse et le garde-main:





Les garnitures sont constituées des fixations du canon au bois, de la barette de crosse et de la plaque de couche:

     

grenadière et anneau de bretelle:
(nota: on apercoit à gauche l'enture
obturant le logement de la baguette)

barette de crosse:
(nota: le bois de cet exemplaire n'est pas celui d'origine, il a été changé
en arsenal, l'emplacement du n° a été découpé pour insérer une enture
qui n'a pas été matriculée au n° de l'arme par la suite)


embouchoir:
gros plan du quillon et du tenon de baïonnette:


plaque de couche:
baïonnette montée:

Le côté gauche de la boîte de culasse comporte le marquage du fabricant et celui du modèle:

    
  
marquages de la
Manufacture d'armes de Saint-Etienne:
marquages de la
Manufacture d'armes de Tulle:
   

marquages de la
Manufacture d'armes de Châtellerault:
marquages de la
firme civile Continsouza
   

La partie gauche du canon comporte le marquage du numéro matricule précédé d'une lettre de série (lettre A, B ou C pour Châtellerault, lettre F, G, H, K, L, M, N, P ou Q pour St-Etienne et lettre R, S ou T pour Tulle) et la partie droite l'année de fabrication (ou de recanonnage):

  
 
marquage du numéro matricule:


marquage de l'année de fabrication
ici fabrication de la Manufacture d'armes
de Châtellerault en 1917:
 
La partie supérieure du tonnerre peut comporter une lettre indiquant le type de balle utilisée:

    
marquage apposé à partir de 1932  suite à l'adoption de la balle N:
(la modification consiste en un réalésage de la chambre et au renforcement du ressort de percuteur)
nota: le poinçon AN indique que l'arme a été neutralisée à St-Etienne.
 

Autres marquages:

      
    
n° sur crosse:
n° sur la culasse:


La plupart des pièces comportent différents poinçons de réception,
en général  une lettre, parfois entourée d'un cercle.
n° sur le pontet:



V) Démontage-remontage:

Démontage sommaire:

Le soldat n'était autorisé à démonter son arme que sommairement. L'entretien courant consistait à nettoyer le canon avec la baguette de nettoyage et à déposer et nettoyer la culasse.

dépose de la culasse:
  • ouvrir la culasse,
  • dévisser la vis située sur la culasse et la déposer.
  • faire pivoter la tête mobile de culasse vers la droite,
  • sortir la culasse par l'arrière.
 
  

Démontage complet:

Le démontage complet devait être assuré par l'armurier de la compagnie ou du régiment car lui seul possédait l'outillage spécialisé.
Il consiste en six phases:
  • dépose de la culasse et du magasin comme pour un démontage sommaire,
  • dépose de l'ensemble pontet-magasin,
  • séparation de l'ensemble canon-boîte de culasse du bois,
  • dépose des autres éléments de l'arme,
  • démontage de la culasse,
  • démontage du pontet-magasin.
1° phase:
dépose de la culasse: voir démontage sommaire
2° phase:

dépose de l'ensemble pontet-magasin:
  • dévisser les vis de pontet (la 1° située sous le pontet à l'arrière, la 2° située sur la droite de la boîte de culasse) et les déposer, séparer le pontet-magasin du bois, 



1° vis de démontage du pontet:
2° vis de démontage du pontet:



3° phase:

séparation de l'ensemble canon-boîte de culasse du bois:
  • chasser la lame-arrêtoir de son logement sur l'embouchoir et déposer ce dernier,
  • chasser la lame-arrêtoir de grenadière et déposer cette dernière,
  • relever la planchette de hausse,
  • dégager le garde-main de son logement, lui  imprimer un quart de tour et le déposer,
  • dévisser la vis de queue de culasse et la déposer,
  • séparer l'ensemble canon-boîte de culasse du bois.
  

4° phase:

dépose des autres éléments de l'arme:
  • dévisser les vis de la plaque de couche et les déposer, séparer la plaque de couche du bois,
  • dévisser les vis de la barette de crosse et les déposer, séparer la barette de crosse du bois,
 

5° phase:

démontage de la culasse:
  • appuyer verticalement la pointe du percuteur sur une surface "tendre" (bois d'une table par exemple),
  • descendre le chien au contact du corps de culasse de façon à libérer le bouchon de percuteur,
  • faire coulisser latéralement le bouchon de percuteur et le séparer du percuteur,
  • laisser le ressort de percuteur se décomprimer,
  • séparer le chien, le percuteur et le ressort  de percuteur du corps de culasse.

 

6° phase:

démontage de l'ensemble pontet-magasin:
  • dévisser la vis de carter de protection et la déposer, séparer le carter de protection de l'ensemble pontet-magasin,
  • dévisser la vis de l'ensemble détente-gâchette et la déposer, séparer l'ensemble détente-gâchette de l'ensemble pontet-magasin,
  • chasser l'axe de détente, séparer la détente de la gâchette,
  • dévisser la vis de crochet de chargeur et la déposer, séparer le crochet de chargeur et son ressort de l'ensemble pontet-magasin,
  • dévisser la vis de l'élévateur et la déposer, séparer l'élévateur de l'ensemble pontet-magasin.



Remontage complet:

Dans le sens inverse du démontage en n'oubliant pas les coups de bon fonctionnement pour s'assurer de la réussite du remontage...


VI) Accessoires:

  • 1 bretelle en cuir,







  • 1 porte-fourreau,

  • 1 baïonnette (sabre-baïonnette Mle 1892 modifié 15 en principe mais tous les modèles de sabre-baïonnette Mle 1892 seront utilisés),

   
  • 1 couvre culasse (marqué M pour mousqueton, celui pour fusil est marqué F) distribué uniquement en temps de guerre,

 
  • 1 couvre-bouche et sa chaînette d'attache distribué uniquement en temps de guerre,

  • 1 tiers de baguette,

  • 1 nécessaire d'arme modèle 1874,

  • 1 boîte à graisse,


vue des deux compartiments fermés:



vue des deux compartiments ouverts,
l'un contenait de la graisse d'arme
l'autre un mélange de graisse et de brique anglaise pilée
utilisé contre les tâches de rouille.
 
  • 1 brosse d'armes,

  • 1 bretelle de suspension Mle 1892-14,



modèle en cuir noir
avec bouclerie en laiton:
modèle en cuir fauve
avec bouclerie en acier peint:

  • 3 cartouchières, pouvant contenir chacune 8 lame-chargeurs (mle 1888 ou mle 1916), ou 2 paires de cartouchières, pouvant contenir chacune 9 lame-chargeurs (mle 35-37) soit une capacité totale d'emport de 120 à 180 cartouches,

 

mle 1888
en cuir noir:

mle 1916
en cuir fauve:

mle 35-37 en cuir fauve
(porté avec l'équipement mle 1935)
ici une cartouchière gauche:

  • 1 dispositif de tir de nuit, constitué de deux pièces comportant des pastilles luminescentes venant coiffer la hausse et le guidon, 

  • 1 agrafe-support mle 1923 (uniquement pour les troupes portées ou motorisées), cette agrafe se glisse au ceinturon du côté droit de l'utilisateur au moyen du passant, la boucle en U est destinée à recevoir la crosse du fusil de façon à limiter les déplacements de l'arme,


VII) Divers:




vue droite baïonnette montée: