Fiche technique:


-


ACCUEIL

        

LES ARMES

 
INDEX GENERAL

 
LEXIQUE


(Si un terme vous pose problème, l'index général et le lexique sont à votre disposition)



Le fusil (semi-)automatique de 7 mm Meunier A6 modèle 1916:





I) Renseignements numériques:

Longueur de l'arme:
1295 mm
Longueur de l'arme avec baïonnette:
1690 mm
Longueur du canon:
715 mm
Longueur de la ligne de mire:
/
Hauteur:
 /
Poids à vide:
4,025 kg
Poids à vide avec baïonnette:
4,685 kg
Poids chargé:
4,185 kg
Poids chargé avec baïonnette:
4,845 kg
Contenance du magasin:
 6 cartouches
Calibre:
7 mm
Munition:
7x59
Cartouches utilisées:
7 mm Meunier
Rayures:
4 à droite au pas de 200 mm
Vitesse initiale (Vo):
 800 m/s
Energie initiale (Eo):
385 kg/m
Vitesse pratique de tir:
35 coups/min
Portée pratique:
250 m
Portée utile maxi:
1200 m
Pénétration:
/
Perforation:
/

II) Caractéristiques générales:

Classification:
arme individuelle d'épaule, semi-automatique
Subdivision:
fusil d'infanterie
Utilisation:
tir aux distances moyennes à longues
Canon:
rayé, chambre pour étui cylindrique à gorge
Système moteur:
action de la veine gazeuse, long recul du canon
Système de fermeture:
culasse calée à verrou fixe
Alimentation:
magasin non amovible, introduction directe
Système de détente:
par détente, relais de détente et gâchette
Système de percussion:
percussion circulaire, armé culasse fermée
Extraction:
extracteur à action normale, axé et poussé par un ressort
Ejection:
éjecteur projetant, porté par la boîte de culasse
Sécurités:
course de garde au verrouillage
Sûretés:
levier enrayant la gâchette
Appareils de pointage:
hausse à gradins et curseur (200-2300 m)

guidon rectangulaire sur embase
Accessoires à la puissance de feu:
/
Baïonnette:
sabre-baïonnette type mle 1892 sans quillon, avec croisière aménagée
Marquages:
sur la boîte de culasse (modèle et fabricant)

sur le canon (matricule, fabricant et année de fabrication ou de recanonnage)
Finition:
entièrement bronzée sauf plaque de couche et ensemble mobile polis blanc
Fabricants:
Manufacture d'armes de Tulle (éléments d'arme et assemblage final)

Manufacture d'armes de Châtellerault (éléments d'arme)

Manufacture d'armes de St-Etienne (éléments d'arme)
Exemplaires fabriqués:
1013 (dont 843 réellement opérationnels) de fin 1916 à l'été 1917
Période d'utilisation:
de 1916 à 1918
Versions et dérivés:
/
Classification:
1° catégorie

III) Historique:

Dès la fin des années 1890 nos différents bureaux d'études commencent à étudier la réalisation d'un fusil semi-automatique. A cet époque d'ailleurs et jusqu'en 1952, les armes semi-automatiques sont appellées fusils automatiques. Il s'ensuit de nombreux prototypes produits par la Section Technique de l'Artillerie (STA), l'Ecole Normale de Tir (ENT), la Commission Technique de Versailles et l'Etablissement d'Artillerie de Puteaux. Certaines étaient plus abouties que d'autres elles ont été essayées en corps de troupe comme le FA A4 de la STA ou le FA APX 1910 mais les études prirent du retard et à la veille du premier conflit mondial il devint evident qu'il ne fallait pas se hasarder à changer radicalement notre armement individuel. Un seul prototype, le STA N°8, fut adopté officiellement, il fut nommé fusil automatique A6 (ou Meunier A6) et sa fabrication commenca en 1913...pour être stoppée peu après.
Utilisant le principe de fonctionnement dit "à long recul de canon" le Meunier A6 est de ce fait plus compliqué dans son fonctionnement général, le nombre de pièces en mouvement étant supérieur à un arme classique mais en ces temps d'avant-garde il fallait essayer toutes les solutions. Le fait est que cela fonctionne assez bien, tout du moins dans les conditions du temps de paix... Le magasin est innovant lui aussi, bien loin de la conception archaïque du magasin tubulaire du Lebel, il se rapproche du système Mauser bien que le système à pantographe du A6 soit plus compliqué. Le système de détente est simple et efficace, le ressort récupérateur situé dans la crosse est bien protégé peut être un peu trop car en cas de casse il est quasi impossible de le changer sur le terrain. Autre point positif, l'arme se démonte facilement et sans outil ce qui facilite son nettoyage. Le point le plus négatif est sa munition qui est spécifique tout comme le clip qui alimente le magasin, tout ceci ne facilitant pas les opérations logistiques mais le même problème se posera avec le FSA 17 qui a lui aussi un clip spécifique. Il est néanmoins vrai que le FSA 17 utilise la munition standart du Lebel ce qui est déjà un grand avantage.
Le Meunier A6 à peine construit est donc remisé en arsenal et sa fabrication interrompue, l'armée française entrera donc en guerre avec le Lebel puis le 07-15 mais les études reprennent ain de doter nos soldats d'une arme plus moderne. Après une mise au point laborieuse le prototype définitif du FSA modèle 1917 est adopté en mai 1916 sous l'appellation de fusil automatique RSC 1917 mais des difficultés de production apparaissent et en attendant la résolution de ses problèmes il est décidé la mise en dotation d'un petit nombre du concurrent oublié, le FA Meunier A6 qui sera donc fabriqué à raison d'un millier d'exemplaires environ entre la fin 1916 et le printemps 1917. Il fut envoyé au front dans la foulée et donna entièrement satisfaction à ses utilisateurs.
 Lorsque la production du FSA 17 fut suffisante le Meunier A6 fut abandonné et c'est donc avec son successeur que les tireurs d'élite français terminèrent la guerre. Le Meunier A6 entra dès lors en arsenal pour y être stocké, il n'en sorti plus jamais.

IV) Fonctionnement et constitution:

Le FA 17 comprend cinq parties: la boîte de culasse, l'ensemble mobile et le canon, les mécanismes, le bois et les garnitures.
 
 

Le support de hausse, lié au fût,  porte la hausse, du type à cran de mire, gradins et curseur, quand au guidon et au tenon de baïonnette ils font partie intégrante de l'embouchoir:

 


curseur à la position hausse de combat:
hausse sur 2300 m:


l'embouchoir, en un seul bloc, est la partie fixe dans laquelle coulisse le canon. Il comporte le support de guidon, le tenon de baïonnette et le quillon:
vue de l'avant de l'embouchoir formant tube-guide pour le canon:


le guidon comporte une pastille phosphorescente pour le tir de nuit
(malheureusement manquante sur cet exemplaire )

tenon de baïonnette:
NB: contrairement à l'habitude il est placé sous l'embouchoir et s'apparente à celui des fusils de type Mauser.

La boîte de culasse comporte un magasin intégré, alimenté au moyen d'une lame-chargeur à six cartouches, à cet effet une échancrure est pratiqué sur le dessus de la boîte de culasse afin d'y glisser la dite lame-chargeur. Le tireur met en place la lame-chargeur dans son logement, il appuie sur la cartouche du dessus avec le pouce de la main droite et introduit les six cartouches dans le magasin.
Les lame-chargeurs utilisées par le Meunier A6 sont spécifiques et non interchangeables avec celles des autres fusils en service.



vue de l'échancrure pour le passage du clip:

lame-chargeur spécifique avec six cartouches
à balle ordinaire (7x59):


magasin fermé:

magasin ouvert:
(cette solution a été adoptée pour faciliter le déchargement)

schéma du magasin:


vue du poussoir de déverrouillage du magasin:

La partie inférieure de la boîte de culasse supporte les mécanismes de percussion:



 

Le côté droit du pontet comporte un levier de sûreté:
 


levier sur "tir":
levier sur "sûreté":

L'arrière de la boîte de culasse comporte le verrou de couvre culasse qui fait fonction de levier de démontage:


  
verrou:
schéma en coupe:

L'ensemble mobile se compose de la pièce de manoeuvre, de la tête mobile de culasse et du percuteur. Il est complété par le canon, le ressort récupérateur de l'ensemble mobile, ainsi que du ressort récupérateur du canon.


Comme toute arme fonctionnant grâce au système de long recul du canon, il est nécessaire d'avoir deux ressorts récupérateurs. Le premier est celui du canon et le deuxième celui de l'ensemble mobile. Décomposont ce système particulier:
-L'arme est approvisionné, une cartouche est chambrée, le marteau est armé.
-Le tireur appuie sur la détente, le marteau est libéré et vient percuter l'amorce, on se retrouve donc dans la position du schéma ci-dessus, la balle est toujours dans l'étui, les gaz de combustion étant toujours à l'intérieur de celui-ci (NB: le dessin est incorrect, la détente devrait être à l'arrière, le tireur ayant toujours le doigt appuyant dessus).
-Lorsque les gaz de combustion ont atteint un niveau de pression suffisant ils propulsent la balle hors de l'étui donc vers l'avant et poussent l'étui vers l'arrière, c'est le début de la phase de recul, l'ensemble mobile et le canon, liés ensemble reculent d'un seul bloc, comprimant leurs ressorts récupérateurs respectifs.
-Lorsque l'ensemble mobile et le canon arrivent à l'arrière de la boîte de culasse ils s'arrêtent et une came les désolidarisent, l'ensemble mobile est maintenu un temps à l'arrière et le canon repart vers l'avant.
-Lorsque le canon est revenu à sa position de départ une came libère l'ensemble mobile qui repart vers l'avant et chambre une nouvelle cartouche, le tireur doit relacher la détente afin de continuer le tir, le cycle continue alors jusqu'à épuisement des cartouches du magasin.


ensemble mobile à l'avant:
ensemble mobile à l'arrière:


culasse à l'avant, tenons de verrouillage en place:

culasse en phase de recul, la tête de culasse a pivoté libérant les tenons de verrouillage de leurs emplacements:


tête de culasse en position verrouillage, vue de dessous:
(NB: la "rampe" visible à droite est le passage de l'éjecteur)
tête de culasse en position déverrouillage, vue de dessus:


   
vue des tenons de verrouillage de la culasse:

vue des mortaises de la boîte de culasse contre lesquelles viennent se bloquer les tenons de de verrouillage de la culasse:


L'éjecteur est fixe, porté par la boîte de culasse:
levier d'armement :
   
     
ensemble mobile:
(NB: il manque sur cet exemplaire la bielle du ressort récupérateur, on aperçoit d'ailleurs le trou de fixation de son axe à gauche de la photo)
vue de la bielle absente de la photographie de gauche:
Liée à l'ensemble mobile par un axe, elle rejoint le piston du ressort récupérateur principal situé dans la crosse auquel elle est fixé.
   
      
cuvette de tir:
percuteur:
   
La crosse est en deux pièces: une partie arrière et une partie avant, elles ne sont pas démontables par l'utilisateur (NB: n'ayant pu démonter entièrement les deux armes examinées, j'ai du me résoudre à procéder à une retouche d'image afin de disposer de vues de ces pièces):
   

crosse:

                               fût:                              

Les garnitures sont constituées des fixations du canon au bois, de la plaque de couche et du battant de crosse:




plaque de couche:
grenadière:
battant de crosse:

Le côté gauche de la boîte de culasse comporte le marquage de l'inventeur (en abrégé: Mier pour Meunier), celui du modèle et celui du fabricant:


     
Autres marquages:



numéro matricule sur le canon:

numéro matricule sur le couvre culasse:



numéro matricule sur le pontet:

numéro matricule sur la plaque de fond de magasin:



numéro matricule sur la culasse et la tête mobile de culasse:
(fin du n° seulement)
NB: la culasse n'est pas au même numéro que l'arme étudiée...

numéro matricule sur le ressort de grenadière:





numéro matricule sur la crosse:

macaron de crosse:
(ici fabrication de février 1917)


date sur le canon précédée des initiales du fabricant
(ici la Manufacture d'armes de Tulle):



V) Démontage-remontage:

Le soldat était autorisé à démonter son arme partiellement. L'entretien courant consistait à nettoyer le canon avec la baguette de nettoyage et à déposer et nettoyer l'ensemble mobile.

Démontage pour nettoyage sommaire:

dépose de l'ensemble mobile:
  • s'assurer que le levier de sûreté est à l'arrière puis armer,
  • appuyer sur le verrou de la plaque de démontage arrière et soulever cette derniere,


  • amener le couvre culasse à l'arrière et le déposer,


  • amener l'ensemble mobile vers l'arrière et le sortir de la boîte de culasse,
 
  • séparer tête de culasse, pièce de manoeuvre et percuteur (chasser sa goupille).
 
Démontage complet:

Uniquement fait par l'armurier du corps qui seul disposait de l'outillage nécessaire, il consiste en cinq phases:
  • dépose de l'ensemble pontet-magasin, du fût et de la crosse,
  • dépose de l'extracteur,
  • dépose des autres éléments de l'arme,
  • démontage complet de l'ensemble pontet-magasin,

1° phase:

dépose de l'ensemble pontet-magasin, du fût et de la crosse:
  • dévisser la vis de l'ensemble pontet-magasin et la déposer, séparer l'ensemble pontet-magasin de la boîte de culasse,

  • dévisser la vis de l'embouchoir et la déposer, séparer l'embouchoir du reste de l'arme,
  • dévisser la vis de la grenadière et la déposer, séparer la grenadière du reste de l'arme,
  • séparer le fût de la crosse,
  • dévisser les vis de crosse et les déposer, séparer la crosse de la boîte de culasse
 

2° phase:

dépose de l'extracteur:
  • chasser la goupille de l'extracteur puis séparer l'extracteur et son ressort de la tête mobile de culasse,
 

3° phase:

dépose des autres éléments de l'arme:
  • dévisser les vis de la plaque de couche et les déposer, séparer la plaque de couche du bois,
  • dévisser les vis du battant de crosse et les déposer, séparer le battant de crosse du bois,
   

4° phase:

démontage complet du pontet-support de mécanisme:
  • désarmer le marteau en appuyant sur la détente et, tout en retenant le marteau, laisser revenir celui-ci vers l'avant,
  • dévisser l'écrou d'axe de marteau et le déposer, ôter le levier de sélecteur et déposer le marteau,
  • chasser l'axe de détente, déposer la détente et le ressort de marteau,
  • chasser l'axe de gâchette, déposer la gâchette,
   


fin du démontage complet:
  

Remontage complet:

Dans le sens inverse du démontage en n'oubliant pas les coups de bon fonctionnement pour s'assurer de la réussite du remontage...


VI) Accessoires:

  • 1 bretelle en cuir (celle du Lebel),

  
 
bretelle:
bretelle montée:

  • 1 baïonnette,

  • 1 tiers de baguette,

  • 1 ficelle de nettoyage,

  • 1 nécessaire d'arme modèle 1874,

  • 1 boite à graisse,


vue des deux compartiments fermés:



vue des deux compartiments ouverts,
l'un contenait de la graisse d'arme
l'autre un mélange de graisse et de brique anglaise pilée
utilisé contre les tâches de rouille.

  • 1 brosse d'armes,

  • 1 bretelle de suspension Mle 1892-14,



  • 3 cartouchières, pouvant contenir 8 lame-chargeurs chacune, soit une capacité totale d'emport de 120 cartouches, ce sont les cartouchières standart équipant nos troupes de toutes armes.

cartouchières en cuir fauve mle 1916:


VII) Divers: