Fiche technique:


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LES ARMES

 
INDEX GENERAL

 
LEXIQUE


(Si un terme vous pose problème, l'index général et le lexique sont à votre disposition)



La carabine de gendarmerie à pied de 11 mm GRAS

modèle 1866-74, modèle 1866-74 M80,

modèle 1874 et modèle 1874 M80:



Carabine de gendarmerie à pied GRAS Mle 1866-74 et 1866-74 M80:

 
Carabine de gendarmerie à pied GRAS Mle 1874 et 1874 M80:


I) Renseignements numériques:

idem fusil d'infanterie sauf:

Longueur de l'arme:
1175 mm
Longueur de l'arme avec baïonnette:
1750 mm
Longueur du canon:
680 mm
Poids à vide:
 3,600 kg
Poids avec baïonnette:
4,224 kg
Vitesse initiale (Vo):
 350 m/s
Energie initiale (Eo):
 153 kg/m
Portée pratique:
150 m (hausse de combat ou but en blanc)
Portée utile maxi:
 1000 m

II) Caractéristiques générales:

idem fusil d'infanterie sauf:

Subdivision:
carabine
Appareils de pointage:
hausse mle 1874 à curseur sur rampe (150 m) et planchette (300-1000 m)
Baïonnette:
épée-baïonnette modèle 1866 à fourreau bronzé
Finition:
bronzée sauf les garnitures qui sont en laiton
Exemplaires fabriqués:
162 967
Période d'utilisation:
de 1874 à 1940 environ
Versions et dérivés:
armes rechambrées en calibre de chasse
Classification:
8° catégorie

III) Historique:

Tout comme le système Chassepot le système GRAS eut des dérivés spécifiques destinés à équiper les différentes branches de nos armées. La carabine de gendarmerie à pied 1874 équipera donc comme son nom l'indique les gendarmes non montés, leurs collègues à cheval ayant une carabine spécifique.
L'approvisionnement des armes aux corps de troupes se fera comme pour le fusil d'infanterie de trois manières:
Mle 1866-74T: transformation du fusil Chassepot par rechambrage, le canon de l'arme est encore en bon état, il est procédé à l'alésage de la chambre et une pièce cylindrique est emmanchée à force dans cette alésage, la chambre étant auparavant usinée aux côtes de la cartouche métallique. Un poincon T est apposé sur le pan supérieur de la boîte de culasse mais cette prescription est parfois négligée et le seul moyen de reconnaitre alors un 1866-74T est de regarder par la chambre, il est alors possible de distinguer le raccordement de la nouvelle chambre au canon.
Mle 1866-74N: transformation du fusil Chassepot par recanonnage, le canon de l'arme est en mauvais état, il est procédé à son échange complet et au fraisage du logement de l'extracteur sur la boîte de culasse. Un poincon N est apposé sur le pan supérieur de la boîte de culasse mais là aussi cette prescription est parfois négligée.
Dans les deux cas la culasse est remplacée et matriculée, l'arme est bronzée, la hausse est remplacée, la baguette de nettoyage est modifiée et un taquet destinée a recevoir la partie filetée de la baguette est brasé sur l'embase avant du pontet.
Mle 1874 "pur": arme construite neuve.
La carabine de gendarmerie à pied subira peu de modifications, la principale a lieu en 1880 lorsqu'à la suite d'incidents de tir suite à des ruptures de culots et la projection de gaz brulants au visage des tireurs il est décidé de fraiser une saignée dans la boîte de culasse et d'agrandir celle déjà existante sur la culasse. Cette modification sera en principe appliquée à toutes les armes du système mais certaines y échapperont.
Par contre la carabine de gendarmerie à pied ne subit jamais la modification de 1914 appliquée aux fusils d'infanterie (rechambrage en 8 mm Lebel).
La carabine de de gendarmerie à pied suivit le destin du fusil d'infanterie et s'éclipsera comme lui vers 1940.

IV) Fonctionnement et constitution:

La carabine de gendarmerie à pied  comprend quatre parties: l'ensemble canon-boîte de culasse, la culasse, le bois et les garnitures.

L'ensemble canon-boîte de culasse est composé du canon sur lequel vient se visser à sa partie postérieur la boîte de culasse.

     

Le canon comporte les organes de visée (ceux de la carabine de cavalerie) ainsi que le tenon de baïonnette:



tenon de baïonnette:


Le bois est en une seule pièce, il est entaillé dans sa partie inférieure avant d'une saignée pour le passage de la baguette de nettoyage, il porte également les ressorts de grenadière et d'embouchoir:



logement de la baguette de nettoyage:


Les garnitures sont constituées des fixations du canon au bois, de la plaque de couche et du pontet:



grenadière:

embouchoir:



pontet:
battant de crosse:


Le côté gauche de la boîte de culasse comporte le marquage du fabricant et celui du modèle:




marquages de la
Manufacture d'armes de St-Etienne
marquages de la
Manufacture d'armes de Châtellerault
marquages de la
Manufacture d'armes de Tulle

Le côté latéral droit du canon comporte le marquage de l'année de fabrication précédée d'une lettre de série:


 

marquages de la
Manufacture d'armes de Châtellerault
marquages de la
Manufacture d'armes de Tulle
marquages de la
Manufacture d'armes de St-Etienne
 

Le côté inférieur gauche de la boîte de culasse et le côté latéral gauche du canon comportent le marquage du numéro matricule, précédé d'une lettre de série
(lettre A, B ou C pour Châtellerault, lettre F, G, H, K, L, M, N, P ou Q pour St-Etienne et lettre R, S ou T pour Tulle)


 
n° sur le canon:
n° sous la boîte de culasse:

Autres marquages:



marquage plaque de couche:
n° matricule sur le tenon de baïonnette:
 
 
poinçons sous le canon:
poinçons sous la boîte de culasse:
 

V) Démontage-remontage:

Démontage sommaire:

Le soldat n'était autorisé à démonter son arme que sommairement. L'entretien courant  consistait donc à nettoyer le canon avec la baguette de nettoyage et à déposer et nettoyer la culasse.

Le démontage sommaire se limite à la dépose de la culasse, très simple il se fait en trois phases:
  • ouvrir la culasse,
  • dévisser la vis située sur le côté droit de la boîte de culasse et la déposer.
  • sortir la culasse par l'arrière.


vis de dépose de culasse:
culasse déposée:

Démontage complet:

Le démontage complet devait être assuré par l'armurier de la compagnie ou du régiment car lui seul possédait l'outillage spécialisé.
Il consiste en quatre phases:
  • dépose de la culasse comme pour un démontage sommaire,
  • séparation de l'ensemble canon-boîte de culasse du bois,
  • dépose des garnitures,
  • démontage de la culasse.
1° phase:
dépose de la culasse: voir démontage sommaire
2° phase:

Séparation de l'ensemble canon-boîte de culasse du bois:
  • sortir la baguette de son logement,
  • chasser la lame-arrêtoir de son logement sur l'embouchoir et déposer ce dernier,
  • chasser la lame-arrêtoir de grenadière et déposer cette dernière,
  • dévisser la vis de queue de culasse et la déposer,
  • séparer l'ensemble canon-boîte de culasse du bois.
  

3° phase:

dépose des autres éléments de l'arme:
  • dévisser les vis de l'ensemble détente-ressort de détente et les déposer, séparer l'ensemble détente-ressort de détente de l'ensemble canon-boîte de culasse,
  • dévisser les vis de la plaque de couche et les déposer, séparer la plaque de couche du bois,
  • dévisser les vis du battant de crosse et les déposer, séparer le battant de crosse du bois,
  • dévisser les vis de pontet et les déposer, séparer le pontet du bois, déposer la contre-plaque.

ensemble détente-ressort de détente déposé:
 


plaque de couche et battant de crosse démontés:
pontet démonté:


4° phase:

démontage de la culasse:
  • séparer la tête de culasse de la culasse,
  • séparer par l'avant l'extracteur de la tête de culasse,
  • appuyer verticalement la pointe du percuteur sur une surface "tendre" (bois d'une table par exemple),
  • descendre le chien au contact du corps de culasse de façon à libérer le bouchon de percuteur,
  • faire coulisser latéralement le bouchon de percuteur et le séparer du percuteur,
  • laisser le ressort de percuteur se décomprimer,
  • séparer le chien, le percuteur et le ressort  de percuteur du corps de culasse.

culasse démontée:


démontage complet terminé:
(hormis la détente)

Remontage complet:

Dans le sens inverse du démontage en n'oubliant pas les coups de bon fonctionnement pour s'assurer de la réussite du remontage...


VI) Accessoires:

  • 1 bretelle en cuir,



  • 1 baïonnette (épée-baïonnette Mle 1866),
 
  • 1 fourreau (bronzé contrairement à celui du Chassepot),

  • 1 porte-fourreau,

  • 1 baguette de nettoyage fixée à demeure sur l'arme,

    


baguette en place sur l'arme:
gros plan de la tête de baguette:


  • 1 nécessaire d'arme modèle 1874,





  • 1 ceinturon,
  • 1 giberne (contient une partie des 78 cartouches de dotation, le reste est emporté dans le sac)
  • puis à partir de 1877, 2 cartouchières (pour des paquets de 6 cartouches) remplacent la giberne.
 

VII) Divers: